Souvent, mon entourage ne comprend pas ce qui me passionne dans le monde de l’adolescence, jugé difficile. Il est vrai que la « crise d’ado », est vécue fréquemment de façon violente au sein des foyers, chaque partie, enfant, parent, se sent incompris, faisant face à de fortes violences verbales, provoquant des chocs pouvant mener à des séparations. On parle de crise d’adolescence ou plus couramment de « crise d’ado » pour désigner l’ensemble des troubles et comportements difficiles (saute d’humeur, attitudes de défi, opposition aux parents, comportements excessifs…) qui surviennent parfois lors de cette période de transition entre enfance et âge adulte.
On utilise la notion crise, car le passage (même d’un point de vue développement) entre l’enfance et l’âge adulte n’est pas linéaire. La puberté entraîne des changements (corporels, hormonaux, psychiques, et même neurologiques) importants. Lors de cette mutation, l’adolescent perd les repères de l’enfance, il peut le vivre douloureusement et l’exprimer à travers différents modes d’expression regroupés autour de la notion de crise d’adolescence.
Pourquoi cette transformation est-elle difficile à vivre en tant que parents ?
Le problème, c’est qu’en tant que parent, nous aimerions garder notre enfant tel que nous l’avons toujours connu et choyé, un enfant tendre, obéissant, même si chaque âge apporte son lot de difficultés, avant l’adolescence, nous sommes toujours sous contrôle, et cela nous rassure.
Et puis notre enfant grandit, physiquement d’abord, on se réveille un jour, et on a un grand gaillard qui devient coquet, teste de nouveaux look, vide votre « déo », ne peut plus sortir sans avoir mis son gel préféré, bref de nouveaux comportements qui nous amusent au début, et qui peuvent nous parfois nous effrayer. Surtout lorsqu’il commence à ne plus communiquer, se renfermer dans sa chambre, ou lorsqu’il est en permanence sur son smartphone, parle avec un nouveau langage et se met en colère pour oui ou pour un non.
Nous usons de toutes les stratégies « affectives », mais rien n’y fait, le dialogue semble coupé, et avons cette effrayante sensation, que cela risque de se casser à jamais, et que le retour en arrière est impossible. Nous pensons alors : « Adieu, vie paisible, charmantes journées en famille, soirées à rire devant un film ou un jeu de société ».
Si nos ados rejettent les manifestations de tendresse, c’est qu’ils les ressentent comme une contrainte ou une tentative de chantage. Serait-ce la fin d’une histoire d’amour ? L’un veut prendre sa liberté et l’autre ne veut pas être délaissé.
Clairement, il s’agit de la perte d’une « certaine » forme d’amour, mais la naissance d’une autre relation qui n’est pas encore dessinée.
Je suis ado, que se passe-t-il concrètement ?
A l’adolescence je grandie beaucoup, la puberté commence en moyenne à 11 ans si je suis une fille et 13 ans si je suis un garçon. L’hormone de croissance est la grande responsable des changements sur ma taille et la forme de mon corps.
Le corps change et modifie mes repères, non seulement sur mon corps, avec le développement du duvet, des muscles, des seins, des boutons…mais également dans ma tête. D’un côté je veux voir pousser cette barbe, ces muscles, ces seins, mais en même temps, je n’en suis jamais satisfait, ce qui contribue à ce que les adultes me qualifient « d’âge bête », à cause de ce décalage entre cette maturité physique et la maturité psychique.
Côté sexualité, contrairement aux idées reçues, nous ne sommes pas plus précoces que les générations précédentes, ce qui a changé, c’est la pression sociale, les adultes sont toujours après nous, à nous demander où on en est avec les filles ou les garçons.
Ma poussée de croissance fulgurante me fatigue et me rend maladroit, car je ne suis pas très à l’aise avec ce nouveau corps. Et qui dit fatigue, dit besoin de repos, ma position favorite est celle de m’écraser sur le canapé. Des chercheurs ont remarqué que pour nous reposer, nous nous mettons spontanément dans un angle de 127°, où la gravité est la moins ressentie, la position des astronautes ! Ce qui est plutôt astucieux, mais mal jugé par les parents.
Alors, parent comment faire pour échapper à la crise ?
Tout d’abord, ce passage du monde de l’enfance au monde de l’adolescence, est un passage très sain et vital, votre enfant est en train de se préparer à rentrer dans le monde adulte. Il s’agit donc d’une transformation pour lui, qui va lui permettre de gagner en autonomie.
Si nous changions notre regard sur cet être que nous avons vu naître, grandir et qui, aujourd’hui nous explose en plein visage, alors, que nous, parents, n’avons rien demandé, rien changé dans nos propres comportements ! Quand vous êtes face à un ado en pleine crise, vous pouvez parfois vous dire : « Mais qu’ait-je fait pour mériter ça? ».
Nous n’effectuons peut-être pas les changements nécessaires et adaptés à ses changements dus à sa croissance, à son évolution. Il ne s’agit bien évidemment de ne culpabiliser personne, je vous rassure, nous tombons tous dans le piège, car en tant que parents nous ne sommes pas préparés à cela. Nous ne sommes pas préparé à voir grandir notre « bébé ».
Le dialogue est important dans la relation avec l’adolescent. Mais il faut s’y prendre avec beaucoup de précautions, car certains sont très susceptibles et ont du mal à communiquer. Essayez d’amener la conversation de façon progressive : « J’aimerais te parler quand tu auras un moment de libre », « Je voudrais te parler de tel sujet, il n’y a pas de problème, mais dis-moi quand tu voudras » par exemple.
De même qu’il faut peser chaque mot que vous employez, au risque de le froisser et de couper court au dialogue. Certains sujets sont plus difficiles à aborder, comme l’alcool, la drogue ou la sexualité, et même si votre enfant ne se sent pas à l’aise d’en parler avec vous, donnez-lui votre point de vue sur ces sujets « tabou ».
De petites attentions peuvent également aider à engager la conversation, cela le rassurera sur votre attachement et il saura qu’il peut venir vers vous s’il en ressent le besoin. Si votre adolescent ne souhaite pas parler, ne le forcez pas et réessayez plus tard, il viendra peut-être de lui-même. Un autre interlocuteur peut se présenter comme une solution, comme un professionnel un psychologue, un thérapeute, un coach ou encore un parent ou un ami proche.
L’adolescent cherche à fuir ses parents et tout ce qui s’y rattache (maison, famille…). Il est habituel de les voir s’enfermer dans leur chambre dès leur retour à la maison, ou qu’ils passent leurs week-ends dehors. Pour un adolescent, les amis sont synonymes de liberté, car ce sont les seuls à le comprendre. Il va donc passer le plus de temps possible avec eux, et ils lui rappellent qu’il est libre tant qu’il n’est pas chez lui.
Lui laisser cette distance permet d’améliorer vos relations, car vous lui montrez ainsi que vous respectez sa vie privée. L’adolescent est en train de se construire en tant qu’adulte, il rejette donc toute forme d’autorité qui représenterait une atteinte à sa liberté. N’essayez pas de vous immiscer dans son intimité en surveillant ses faits et gestes, ou ses activités sur les réseaux sociaux. En revanche, essayez plutôt de le conseiller et de le mettre en garde contre certains dangers auxquels il pourrait être exposé et dont il n’aurait pas conscience. Faites lui part de votre propre expérience, car même si les temps ont changé, tout conseil est bon à prendre.
Il est important également, de poser des marques et des limites afin que l’adolescent puisse construire son identité en toute sécurité. Les règles définissent les devoirs qu’il devra assumer, et lui permettent d’apprendre comment le monde fonctionne autour de lui.
De façon générale, tout est négocié avec les adolescents : heures de sorties, argent de poche… Tentez de trouver un terrain d’entente en lui proposant votre point de vue, mais en n’oubliant pas de lui demander ce qu’il en pense. Si vous êtes en désaccord, argumentez vos raisons. Les compromis sont également des témoignages de la confiance que vous lui accordez, et peuvent permettre d’éviter la plupart des conflits. Poser des limites, c’est rassurer son adolescent, qui ne sait pas toujours les mettre lui-même.
N’oubliez pas que la crise d’adolescence est éphémère, elle passera à un moment ou à un autre. Ne blâmez pas votre enfant en cas d’écart de conduite, cela peut arriver. Il est normal que l’adolescent cherche à « dépasser les limites », cela lui permet de faire ses propres expériences et idées sur le monde adulte. Le goût du risque des jeunes s’explique par un moyen de se sentir exister, et la confrontation lui permet de construire son identité. L’honnêteté est très importante dans la relation avec un adolescent, lui mentir ne ferait qu’ « aggraver » sa situation déjà compliquée, car il se sentirait trahi.
Pour terminer, un seul conseil, surtout, relativisez, si vous l’avez traversé, votre enfant peut le faire aussi !
Dans chaque article, vous trouverez des mots de couleurs orangés, ces mots correspondent chacun, à une « carte à jouer ». Chaque « carte à jouer », correspond à une fiche pratique débouchant sur un défi réalisable, il suffit de cliquer sur le mot, et vous découvrirez votre « carte à jouer » qui vous permettra de vous mettre en action. Pas à pas, de carte en carte, si vous suivez la démarche, vous verrez que votre vie prendra un tournant à 180°.
LA TRANSFORMATION ÇA COMMENCE AUJOURD’HUI !
Vous pouvez si vous le désirez, si cela est motivant pour vous, m’envoyer vos cartes à jouer ou commentaires, au fur et à mesure de vos défis sur contactweb@escudero-coaching.com
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